Fenêtres Digitales

Le Weekend
QUI ?

Né à New York en 1953, Peter Halley est une figure de proue du « néo-géo », un mouvement qui tire son esthétique d’un minimalisme adapté au « nouvel encodage linéaire de la société urbaine ». Artiste phare des années 80, l’Américain signe une oeuvre qui reflète une vie au sein de laquelle l’homme n’a plus sa place. De l’individu ne sont retenus que ses flux, ses circulations, ses schémas. Cela fait une quarantaine d’années que le plasticien manie cette rigoureuse grammaire formelle, basée sur un système de cellules et de circuits, à laquelle il impose d’infimes variations. Cohérence extrême donc pour une oeuvre à la dynamique combinatoire.

 

QUOI ?

Les nouvelles compositions de Peter Halley se déclinent, comme toujours, entre le « Day-Glow », une peinture phosphorescente qui accroche l’oeil, et le Roll-Tex, un enduit liquide industriel spécialement conçu pour colorer et texturer les surfaces lisses telles que les stucs, les moulures ou les produits cimentaires.

 

POURQUOI ?

Parce que le problème avec l’abstraction géométrique, c’est que l’on pense l’avoir déjà vue avant même de poser les yeux sur elle. Le travail de Halley est une formidable occasion de remettre les pendules à l’heure : il faut le regarder intensément pour mesurer le changement de paradigme dont il procède, tranchant radicalement avec le goût pour le mou et l’organique propre à l’époque contemporaine. S’il s’abstient d’émettre un jugement moral, les configurations du plasticien n’ont rien d’innocent. Elles en disent long sur un monde désincarné, celui du capitalisme sans visage et de la technologie déshumanisée. Redoutablement actuel.

2.10.2018