Artiste enseignant, critique et théoricien d’art, Peter HALLEY est né à New-York en 1953. Après ses études à Yale puis à la Nouvelle Orléans, ce peintre de la génération post-minimaliste américaine revient à New-York. Il découvre la musique new wave et devient, au début des années 1980, le porte-parole d’une nouvelle abstraction : Neo geo (nouvelle géométrie) par opposition à la Nouvelle Figuration, qui dominait alors la scène internationale.
Depuis le milieu des années 1990, Peter Halley produit des installations in situ : il joue sur le dialogue entre l’oeuvre et son environnement en couvrant de motifs et couleurs les murs sur lesquels il accroche ensuite ses peintures. Il publie par ailleurs des essais, notamment sur l’impact de la géométrie sur l’art abstrait et sur les différentes significations de la géométrie, qui varient selon les époques et les contextes.
L’œuvre pictural de Peter Halley réinvestit le langage plastique des abstractions géométriques du XXe siècle avec distance et ironie : les artistes des avant-gardes mettaient en avant le pouvoir transcendantal de ces formes au regard du développement industriel de la société.
Peter Halley conçoit lui ses compositions dans un jeu de relations entre ce qu’il appelle les "prisons" et les "cellules". Ces dernières reflètent la géométrisation croissante de l’espace social et son emprise sclérosante sur notre environnement et notre manière de penser.
À partir de 1981, Peter Halley travaille ces motifs en série, ajoutant à cette évocation carcérale un système de conduits qui est le reflet des moyens de transmission de la vie quotidienne. Il utilise aussi bien des couleurs fluorescentes que du noir, du blanc, du gris et emploie des matériaux industriels : le Roll-a-Tex (médium épaississant) et le Day-Glo (couleur synthétique fluorescente) contribuant ainsi à donner un aspect mécanique et anonyme à ses toiles. Le relief donné par le Roll-a-Tex accentue leur impact visuel.
À partir des années 1990, les compositions se modifient, les formes semblent enchâssées les unes dans les autres, les couleurs deviennent plus joyeuses et plus lumineuses. Le Pop Art et le Minimalisme apparaissent comme des sources d’inspiration évidentes dans sa réflexion sur les médias, la technologie et la société de consommation. La rigueur, toujours présente dans ses compositions, rencontre désormais l’esthétique de notre environnement visuel qui semble nous courtiser chaque jour. Ses œuvres, auparavant marquées par une atmosphère lourde et sombre, tendent dès lors plutôt vers une forme "d’excès et d’hystérie" comme le souligne l’artiste.