Pourquoi cette exposition collective nous a-t-elle semblé si substantielle et vivifiante ? À cause de la qualité des 27 peintres choisis par la commissaire Cheryl Sim, directrice générale de Phi ? Parce que ce déploiement de 50 œuvres reflète la stimulante complexité d’artistes hybrides dont la culture d’origine télescope leur vécu dans leur communauté d’accueil ? Sans doute les deux, aurait-on tendance à conclure après avoir parcouru cette exposition sur les questions d’identité, de mémoire et d’héritage culturel. Des questions traitées par des artistes qui ne se gênent pas pour faire tomber de leur piédestal des idées désuètes ou erronées, héritées de toutes les formes de colonialisme.
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Enfin, on découvre les dernières œuvres de Manuel Mathieu, que le peintre haïtien de Montréal a créées lors de sa résidence en Allemagne, l’hiver dernier. Enfin ! Des œuvres intuitives, complexes, mi-figuratives mi-abstraites, sur les contrastes de son pays natal, entre violences et beautés. Des peintures-cicatrices pour lesquelles il a usé du feu, de la craie et du tissu (St-Jak 3), ou encore du silicone (Imaginary Landscape).