Cette semaine, on rend hommage aux pionnières à la Galerie Pierre-Alain Challier – on dessine l’architecture à travers les meubles à la Galerie Negropontes – et on retrouve Gavin Turk pour l’ouverture de Maruani Mercier & Hadida. 7 jours pour :
Interroger la signature
Les Bruxellois connaissent déjà l’adresse de Maruani Mercier implantée du côté de l’avenue Louise, mais le public parisien n’avait pas encore eu la chance de découvrir son nouvel espace dans le Marais, bien accueilli par Armand Hadida et dirigé de main de maître par Françoise-Claire Prodhon. C’est donc sous son appellation Maruani Mercier & Hadida que la galerie a eu la bonne idée de faire revenir Gavin Turk à Paris en guise d’inauguration. Huit ans que l’artiste britannique n’avait pas reçu ici les honneurs d’une exposition solo, alors que son travail continue de remuer des questions essentielles dans l’appréciation de l’art. « Que font d’ailleurs David, Magritte, Warhol ou Fontana ici ? » : se demandera le visiteur en reconnaissant leurs toiles iconiques… ou plutôt croyant les reconnaître. Car leur signature est partout sans être nulle part. Gavin Turk reprend effectivement leurs traits caractéristiques pour tester notre réaction, prête à adouber le génie de ces références incontestés. Sauf que les visages sérigraphiés d’Elvis ou du Marat assassiné sont ceux de Turk et les trous percés ne sont exactement ceux de Fontana – lisez bien, c’est de Gavin Turk qu’il s’agit. Comme le bronze reproduit jusqu’au moindre effet un sac de couchage sculpté, ces œuvres imitent l’original jusqu’à nous troubler. Maintenant que nous avons découvert le trucage, que pensons-nous d’elles ? Est-ce un faux ou alors n’est-il simplement pas signé ? Après tout, cette obsession de la signature est peut-être aussi relative que ridicule.
Gavin Turk. Works, jusqu’au 12 mai
Maruani Mercier & Hadida, 12, rue Mahler, Paris 75004.